Publiée en 2021, la nouvelle norme ISO EN 20345 :2022 réactualise certaines exigences relatives aux chaussures de sécurité. Si la norme peut s’appliquer dès à présent, les fabricants restent libres d’utiliser la norme 2011 en 2022. En 2027, toutefois, les chaussures comportant cette inscription ne pourront plus être commercialisées. Quelles sont les principales modifications applicables aux chaussures de sécurité depuis la mise à jour de 2022 ?
Trois marquages différents pour la semelle anti-perforation
Auparavant, les chaussures de sécurité ISO 20345 disposaient d’un marquage P assurant la présence d’une semelle avec des plaques anti-perforation. Ces dernières étaient soit en tissu, soit en métal, soit en matériau composite. Depuis la norme 2022, le marquage P ne correspond plus qu’aux semelles métalliques.
Pour les autres plaques anti-perforation, le marquage correspondant dépend du test effectué. Si la pointe utilisée est fine, de 3 mm, le marquage ajoute la lettre S pour « small », petit en anglais, ce qui donne PS. Si la pointe utilisée est plus épaisse, de 4,5 mm, la lettre ajoutée est un L pour « large », ce qui donne PL.
Un seul marquage SB et un marquage additionnel SR pour la glisse
L’organisme de certification ISO a jugé peu utilisé le marquage SRB, qui garantit la résistance au glissement sur un sol en acier. Les différences entre SRA, SRB et SRC sont donc gommées au profit d’un marquage fondamental unique, SB.
Toute chaussure de sécurité légère pour femme ou pour homme marquée SB doit correspondre aux points suivants :
– résistance au glissement sur sol carrelé mouillé de détergent ;
– embout résistant à 200 Joules et à 1500 daN ;
– ergonomie et confort ;
– innocuité des matériaux utilisés.
En ce qui concerne le risque de glisse sur sol huileux, le marquage additionnel SR s’applique aux sols en céramique couverts d’un corps gras. Il n’y a donc plus de test réalisé sur sol en acier.
La résistance aux hydrocarbures n’est plus obligatoire
Fondamentale dans la norme de 2011, l’exigence FO pour la résistance aux hydrocarbures devient facultative dans la nouvelle norme 2022. En effet, il s’agit d’une caractéristique qui concerne principalement les professionnels en contact avec des hydrocarbures comme les opérateurs, les ingénieurs, les chauffeurs ou les employés de raffinerie.
La semelle d’une chaussure de travail homme certifiée FO présente une augmentation de son volume de maximum 12% lorsqu’elle est mise en contact avec des hydrocarbures.
Deux normes supplémentaires pour les sur-embouts
Il est désormais plus facile de s’orienter dans le choix des sur-embouts adaptés aux risques professionnels. La norme ISO 20345 :2022 différencie deux nouveaux marquages additionnels :
– le marquage SC qualifie la résistance aux tests d’abrasion des sur-embouts pare-pierres ;
– le marquage LG est obtenu lorsque le décrochage du talon atteint une certaine hauteur.
L’étanchéité, mieux déterminée grâce aux nouveaux marquages
Il n’est pas toujours facile de savoir à quoi correspond le terme d’étanchéité d’une chaussure de sécurité. La norme de 2011 différenciait les chaussures entièrement étanches, WR, des chaussures dont seule la tige était étanche, WRU. Or, lors de l’assemblage des matériaux de la chaussure, les piqûres peuvent révéler des points d’entrée qui vont fragiliser l’étanchéité déjà validée en amont.
Depuis 2022, l’apparition des marquages S6 et S7 permet de différencier de façon plus précise les modèles de chaussures. Concrètement, la chaussure de sécurité S6 correspond à une S2 qui s’avère parfaitement étanche donc WR. La chaussure de sécurité S7 correspond à une S3 dotée du marquage WR, donc équipée d’une semelle anti-perforation et également entièrement étanche.
À savoir
Les deux normes 2011 et 2022 vont coexister pendant 5 ans. Les professionnels concernés par les chaussures de sécurité devront être vigilants quant à la signification du marquage attribué au modèle qu’ils achètent durant cette période.